“Parcours atypique”, “expériences décousues”, “absence de cohérence dans votre parcours”… ces mots reviennent souvent dans les commentaires de CV ou de bilan. Les personnes concernées elles-même portent ce type de jugement sur leurs parcours.
A chaque fois, ce jugement me fait bondir. Car outre le fait que toutes nos expériences ont une place importante dans notre parcours et nous construisent, elles ont toujours un lien entre elles et nous utilisons les compétences/ressources qu’elles nous permettent d’acquérir ou de développer tout au long de notre vie, de manière plus ou moins forte et consciente selon les périodes et les expériences.
Nous ne cloisonnons pas nos savoir-faire et nos savoir-être, nous les adaptons pour répondre à la situation du moment. Ils ne finissent pas dans une grande poubelle parce que nous avons pris une nouvelle orientation professionnelle. Au contraire, ils viennent toujours, d’une manière ou d’une autre, nourrir nos nouveaux projets, nos nouvelles envies.
L’être humain a cette extraordinaire capacité d’adaptation et d’utilisation de ses ressources. Le voir et en avoir conscience nous donne une plus grande confiance en nous-même et en notre capacité à nous adapter et à changer. Nous, à notre niveau, par notre propre dynamique et action.
A l’appui, une histoire publiée en 13 juillet 2011 sous le titre originel de chercher le fil conducteur.
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Souvent, il n’est pas visible. Disons plutôt qu’il ne saute pas aux yeux. Mais pourtant, il est bien là : le fil conducteur qui relie toutes nos expériences, professionnelles et personnelles. Si si, vraiment! J’en ai des exemples tous les jours. Le dernier en date m’a fait sourire.
Le hasard m’a remis sur la route d’une jeune femme, ancienne stagiaire RH dans ma dernière entreprise. A l’époque, elle suivait des études pour devenir psychologue. Je la retrouve agent immobilier, un emploi qu’elle a pris depuis 8 mois et qu’elle quitte le jour même où nous nous contactons pour partir en mission aux Philippines pendant un an en tant que psychologue mère/enfant auprès d’une ONG. Elle me dit qu’elle a accepté de partir comme bénévole, pour se faire une expérience dans le domaine et trouver un “vrai poste” à son retour.
Quand je lui réponds qu’elle a déjà une expérience probante de psychologue, elle est surprise. Agent immobilier/psychologue – à priori effectivement, pas de rapport. Sauf qu’entre un agent immobilier psychologue et un non psychologue, il y a un vrai monde!
Il y a celui qui s’intéresse vraiment à l’acheteur ou au vendeur, qui est à l’écoute, qui sait entendre les peurs et percevoir le “non-verbal”, qui dispense les bons conseils, qui arrive à s’adapter aux différents types de personnes qu’il rencontre sans s’agacer. Et puis il y a celui qui voit avant tout un mandat à rentrer, un appartement à vendre, qui est dans une démarche commerciale pure et qui fonce droit devant, en poursuivant son but sans vraiment se soucier de son interlocuteur…
Chacun trouvera son type de “public”, il en faut pour tous les goûts. Reste que ce métier nécessite, pour ceux qui l’exercent humainement, une bonne dose de psychologie, d’ouverture et d’empathie. Pendant 8 mois, cette jeune femme a mis en pratique concrètement, sur le terrain, ses acquis de psychologue. Consciemment ou inconsciemment. Qui plus est, dans secteur d’activité difficile. Je suis sure qu’en creusant, nous aurions trouver pleins d’exemple où son approche psychologique lui a permis de gérer des situations particulières.
Définitivement, nous avons tous un fil conducteur dans nos expériences. Une trame, consciente ou inconsciente, que nous tissons au gré de nos expériences. Il suffit juste de lui apporter un éclairage “autrement”, pour la visualiser. Et se rendre compte que depuis des années, chacun oeuvre dans le sens qui, profondément, lui parle et lui plait. Même si parfois, il prend des chemins en apparence, sans rapport. Mais ce ne sont que des apparences…
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