“Autrement” est un terme souvent utilisé mais rarement défini. Que recouvre-t-il concrètement? Longtemps j’ai cru que je trouverais la réponse dans les livres, parce que forcément des personnes s’étaient déjà posées la question et avaient trouvé des réponses. Je me trompais… Le “autrement” s’est en fait posé au fil du temps, le résultat d’expériences et de questionnements personnels.
Sommaire
RH
Le “R” de RH est bien plus riche que ce à quoi il est réduit aujourd’hui, le “r” de “ressources”.
Relations. Les relations sont les bases sur lesquelles l’être humain vit, grandit, se développe. La relation est incontournable, elle se retrouve à tous les niveaux :
- la relation avec soi-même. La valeur accordée à son parcours de vie et son histoire, la satisfaction de ses besoins et de ses envies, l’harmonie avec ses valeurs, la connaissance de ses fonctionnements ;
- la relation avec les autres. La manière de vivre et de travailler avec l’autre, la nécessité de communiquer avec l’autre, l’importance d’entendre et de comprendre l’autre, la possibilité de coopérer et d’échanger,
- la relation avec l’environnement. Le rapport que chacun entretient avec les systèmes dans lesquels il évolue (le travail, la famille, les amis, la société…), sa manière de s’y adapter et d’y vivre en harmonie en gardant son individualité.
Ressources. L’être humain dispose de ressources propres (richesses, talents). Il n’est pas une ressource, il a des ressources sur lesquelles il peut s’appuyer pour se développer et grandir. Il en développe aussi constamment de nouvelles au gré des expériences qui se présentent à lui. Souvent, il n’a pas conscience de l’importance et de la valeur de ses richesses ni de son potentiel à en créer et en développer de nouvelles.
Réalisations. Réalisations dans les sens des actions que nous avons effectué, des missions et des projets que nous avons mené tout au long de notre vie professionnelle. Réalisation aussi dans le sens de s’accomplir, d’aller vers ses envies profondes
Acteur Autonome
Nous avons tous la possibilité d’être acteur et non victime de notre vie, des autres, des situations. Prendre part, agir à notre niveau, là où nous pouvons le faire avec les moyens dont nous disposons. Sans attendre des autres qu’ils changent eux-mêmes ou qu’ils changent pour nous ce qui ne nous convient pas/plus.
Etre acteur de sa vie, acteur de ses choix nous conduit à l’autonomie : autonomie dans ses choix, autonomie dans la création et l’application de nos propres cadres, autonomie dans la mobilisation de nos richesses et ressources personnelles. Etre capable de suivre sa boussole intérieure.
Unique et unité
Chaque être humain est unique, avec ses propres ressources, ses richesses, son potentiel, ses fonctionnements, ses croyances, ses idées, ses ressentis, sa culture. Chacun à son propre « mode d’emploi » et son propre rythme. Accepter l’autre comme il est sans porter de jugement, avec ouverture, bienveillance et tolérance.
L’être humain évolue dans un milieu complexe où tout est (re)lié et tout interagit. Il est impossible de cloisonner vie privée et vie professionnelle par exemple : quel que soit le contexte, nous restons fondamentalement les mêmes. De la même manière, regarder simplement un morceau d’une problématique sans le replacer dans le contexte global empêche de prendre en compte tous les éléments à l’origine du problème ; donc de voir et comprendre la situation dans la globalité et d’identifier les solutions appropriées.
Temps et transformation
Un pied dans le passé, un pied dans le futur, nous passons notre temps à courir après le temps, à regretter le temps passé, à planifier le temps. Difficile de se poser et d’accepter juste de s’occuper du présent et de vivre dans le présent. Accepter ce temps, prendre le temps, se donner le temps fait partie du chemin de la transformation.
Se « transformer » ou « transformer » une situation c’est changer ce qui ne nous convient pas/plus de manière durable et profond pour vivre de plus en plus en adéquation avec qui nous sommes et ce que nous voulons faire de notre vie. A nous d’être acteur de ce changement de manière très concrète, à notre propre niveau, en agissant là où nous avons le pouvoir d’agir. Le changement de notre environnement (système) est le résultat de la somme des changements individuels.
Responsabilité et remise en question
Etre acteur nous met face à nos responsabilités. Nous avons toujours une part de responsabilité dans les situations que nous vivons, même si elle est parfois infime. En tant qu’adulte, nous sommes responsables de nous-mêmes, de nos choix, de nos vies.
La prise de responsabilités nous amènent à remettre en question l’existant, l’acquis. « on a toujours fait comme ça » ou « c’est comme ça on n’y peut rien » ou « je suis comme ça c’est mon caractère, je ne peux pas le changer » ne tiennent plus la route.
Expression et écoute
Parler est fondamental. Même si la démarche peut être difficile parfois, elle permet de sortir du non-dit et du malaise/mal-être qu’il suscite. La parole permet d’expliquer, de faire connaitre, de faire comprendre : de faire connaitre et de reconnaitre un état, une histoire. Elle permet de soulever le couvercle de la cocotte-minute et d’éviter que ce qui bouillonne à l’intérieur n’explose.
Ecouter vraiment, entendre et recevoir ce que l’autre exprime sans jugement et sans lutte est tout aussi important. Il permet de reconnaitre l’état de l’autre et de le comprendre.
Mouvement et matérialité (concret)
La vie est mouvement et seul le mouvement permet d’avancer. Se mettre en mouvement et avancer tout en gardant l’équilibre est parfois difficile. La démarche nous demande courage, confiance, foi, dépassement. Alors, petit à petit, une dynamique se met en place et se fortifie au fil du temps, rendant le mouvement plus affirmé et plus facile.
Mouvement oui, mais pour quoi, comment et pour qui ? Prendre le temps de vérifier vers quels besoins ou quelles envies nous voulons aller, qu’ils nous correspondent bien. Et se mettre en route en posant un acte après l’autre, concrètement, en essayant de ne pas focaliser sur le but à atteindre.
Expérimentation et enthousiasme
Expérimenter c’est oser confronter des idées et des concepts à la réalité du terrain. Elle permet de sortir du fantasme du « un jour je ferai », de sortir les projets des boites et de les mettre en pratique. De la pratique nait le tri, la validation, la consolidation, l’adaptation mais aussi les idées nouvelles, les rencontres, les développements. Accepter l’expérimentation c’est aussi lâcher prise sur la peur de faire des erreurs et la peur de l’échec, en se rappelant que quoiqu’il se passe, elle apportera toujours quelque chose à celui qui la réalise.
Mettre de la joie dans tout ce que nous faisons, écouter et suivre ses passions.
Neutralité et nouveauté
Porter un regard objectif sur une situation ou un comportement sans prendre parti, en essayant de ne pas y mettre ni affect ni jugement.
La nouveauté (l’innovation), ce n’est pas forcément inventer quelque chose de nouveau. C’est oser être créatif, écouter son intuition et le bon sens, utiliser ce qui nous parle pour construire notre propre référentiel et nos propres solutions.
Transmission et transparence
Transmettre ses expériences, ses compétences, ses connaissances. Faire circuler les informations, partager ses compréhensions.
Agir avec sincérité et clarté, expliquer de manière simple et explicite pour faciliter les compréhensions et éviter les zones d’ombre.
En réalité, nous sommes tous “autrement”. Mais nous avons souvent appris à le cacher, à le lisser. Par peur d’être jugé, rejeté, abandonné, critiqué. Ou tout simplement parce que nous avons “oublié” qui nous étions. Parce que la différence est mal vue et que depuis notre plus jeune âge, l’éducation et la société nous formatent à rentrer dans un moule précis dans lequel la “normalité” est de mise et la différence souvent stigmatisée. Pourtant, ce sont ces différences qui sont le autrement.
- Offre un espace sécurisé de dialogue et d’échange
- Ecoute avec neutralité et bienveillance