En RH comme partout, on peut choisir de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Concrètement, ça se traduit comment?
Prenons l’exemple récent d’une jeune femme turque installée en France. Elle parle couramment le français, le lit et le comprend parfaitement, mais elle rencontre des difficultés avec l’écriture. Elle suit une formation d’aide puéricultrice et espère ensuite trouver une emploi. Mais tout le monde lui dit que tant qu’elle n’écrira pas le français comme elle le parle, elle ne pourra pas trouver de travail.
Imaginons deux secondes l’impact de ces paroles sur cette jeune femme. “Si je ne me maitrise pas l’écrit, je n’aurai pas de travail”. La pression est importante, mais malgré tous ses efforts, elle ne parvient pas à apprivoiser l’écriture. “Comme je n’arrive pas à maitriser l’écrit, c’est fichu, jamais je ne trouverai d’emploi dans cette branche, voir d’emploi tout court”. Difficile d’avoir confiance en soi dans ces conditions.
Et si nous changions notre vision pour apprendre à :
– encourager au lieu de décourager. Cette jeune femme a appris une langue réputée parmi les plus difficiles et peut aujourd’hui communiquer aisément. Elle a réussi à intégrer une formation et prépare un diplôme lui permettant de trouver un emploi. Elle apprend à vivre en France. Et toute cela n’est que la partie immergée de l’iceberg. Génial, bravo! Sacré parcours déjà. Step by step, le reste viendra en son temps,
– revoir les exigences à la baisse en se mettant deux minutes “à la place de”. Comment moi française, je me débrouille avec les langues étrangères dans mon travail? Est-ce que j’écris et parle un anglais parfait? Assurément non. Est-ce que mes interlocuteurs me comprennent? Oui visiblement. Ok, au niveau d’emploi où je suis, est-ce suffisant? Oui. Oki, alors pourquoi être plus exigent avec cette jeune femme au nom d’un standard/croyance?
– vérifier si les croyances tiennent la route. Les difficultés d’écriture posent-elles réellement un souci dans le type de poste qu’elle veut occuper? Faut-il beaucoup rédiger? Et si oui, quelle est la nature des documents à rédiger (cocher des cases dans un questionnaire, noter quelques observations sur trois lignes, faire des notes…)? Fonction de tout cela, alors il sera possible d’évaluer son besoin en écriture et de proposer une formation adaptée concrètement à ses besoins,
– changer les modes d’apprentissage. Ne serait-ce pas plus facile et motivant pour elle d’apprendre à écrire à partir des écrits professionnels qu’elle pourra rencontrer dans son métier? Au lieu de suivre des cours déconnectés de sa réalité de travail?
– mettre en place des moyens pour gérer la difficulté dans le milieu de travail. Si tant est que ses difficultés d’écriture soient un problème, ses collègues peuvent-ils l’aider à mettre ses paroles et ses idées en mots? Ou peuvent-ils la corriger le temps qu’elle acquiert plus de facilités ? Ou se répartir le travail différemment
– mettre en valeur les réalisations et les ressources acquises/développées, au lieu de focaliser sur ce qui manque/ne va pas. Mettre en avant les points positifs (ils existent toujours, absolument toujours. Il suffit parfois simplement de changer de point de vue), tout ce que la personne a réussi à réaliser et toutes les ressources qu’elle a du mobiliser pour y parvenir. Et l’aider à préparer la manière dont elle peut parler à un recruteur de ses points faibles, en toute transparence.
Encourager et valoriser c’est petit à petit instaurer ou restaurer la confiance en soi et en son potentiel. C’est permettre à la personne de porter un autre regard sur qui elle est et ce qu’elle fait. C’est lui donner l’envie, la force et le courage de continuer sa route. Nous pouvons tous le faire, chacun à notre niveau. Et si aujourd’hui, juste aujourd’hui, nous essayons déjà avec nous même?
Entièrement d’accord avec tout ça ! J’ai quitté un célèbre service public où les mots valorisation et encouragement n’existaient pas. C’était exactement l’inverse. Plus j’écrase mon voisin, plus je gagne des points sur ma note de fin d’année. Bref, j’ai toujours eu du mal à adhérer à tout ça. Par réaction, j’ai crée mon business où l’éthique est devenue mon maître-mot. Ma partie coaching a pour but de valoriser et faire émerger le potentiel de mes clients et mon groupe privé mastermind est un outil merveilleux pour l’entraide et le partage d’expériences. Bref, je me suis alignée sur mes vraies valeurs. Merci pour cet article.
Merci Stéphanie pour votre visite et votre commentaire. Bravo à vous pour ce chemin qui vous permet de vous sentir en phase avec vous même ((-; Passez un beau week end
J’ai un jour lu une étude sur le cerveau et l’éducation qui disait en gros que féliciter un enfant le stimulait à faire mieux tandis que le réprimander ou lui faire des reproches inhibait son développement. A mon avis, les adultes fonctionnent pareil.
Pourtant on continue de croire aux valeurs de la pédagogie noire décrite par Alice Miller ou les punitions, la peur et les réprimandes sont censées avoir des vertus éducatives… Changeons le monde !
Yes, changeons nos paires de lunettes, revisitons nos croyances, et autorisons nous à être le changement qui nous ressentons comme juste, chacun à notre niveau. Merci Tristan (-;