“La véritable révolution sociale de ces trente dernières années nous la vivons actuellement. Elle se résume par le passage d’un mode de vie ou presque tout semblait organisé pour nous, à un monde dans lequel nous sommes contraintes de prendre en charge notre propre destinée” – Charles Handy.
Cette citation résume bien, je trouve la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Notre système est en crise et ça ne date pas d’hier. Sauf qu’aujourd’hui, il devient chaque jour de plus en plus impossible de l’ignorer et de “faire avec” en attendant qu’un sauveur vienne rétablir l’équilibre. La situation nous fiche la trouille. Elle bouscule l’ordre établi, nos croyances, nos zones de confort. Elle nous met face à nos peurs et nos responsabilités individuelles et collectives.
Mais derrière, si au lieu de lutter nous acceptons de faire face à la situation au travers des différentes étapes qui se présentent à nous, de beaux cadeaux nous attendent : des opportunités de changer incroyables qui nous apprennent à mobiliser et développer nos propres ressources autrement, et qui au final nous font nous sentir mieux avec nous même, avec et au milieu des autres. Testez et approuvez 😉
Sommaire
La crise, révélatrice des maux
La crise connait plusieurs phases. Dans la première, qui pourrait renvoyer à la signification médicale, la crise est une période où les maux (tensions, difficultés, dysfonctionnements) apparaissent de manière aiguë. Elle agit comme un révélateur. Les sparadraps posés au fil des ans pour essayer de “rafistoler le système” sans le remettre en plat et le refondre en profondeur ne suffisent plus. Ils craquent les uns après les autres et aujourd’hui, il devient impossible de se dire “le prochain sera assez solide pour consolider le système”.
L’environnement dans lequel nous évoluons marche sur la tête, tant le monde du travail et toutes ses composantes que la société française dans son ensemble. Forcément, la crise qu’il vit nous impacte personnellement et par ricochet, nous met aussi face à nos propres maux et nos propres besoins pour vivre au mieux dans cet environnement particulier. Nous y sommes tous sujets, à des degrés divers, ce qui redessine aussi les modes de communication et d’échange entres les individus qui composent cet environnement.
Le burn-out qui sévit aujourd’hui dans le monde du travail est malheureusement une illustration de ces maux que la crise révèle. Le problème est complexe, les facteurs et responsabilités sont multiples. Mais la racine vient bien d’un système qui a petit à petit, a complètement déshumanisé le travail, enfermant les personnes dans des missions très cadrées et normées et les soumettant à une pression de plus en plus importante sous l’effet conjugué de la peur de perdre son emploi et d’une obligation de rendement et de rentabilité chaque jour un peu plus importante.
L’occasion de trier et remettre en question en profondeur
Une fois ces “maux” révélés, la crise nous fait entrer dans une seconde phase : remettre à plat, trier, constater, se questionner, analyser. Lever la tête du guidon, se poser et regarder ce que je vis. Qu’est-ce qui me convient? Qu’est-ce qui ne me convient plus ou pas totalement? Et pourquoi? Je fais le tri en me basant sur mes besoins, mes envies, mes ressentis. J’exerce mon discernement pour regarder la situation avec mes propres yeux, sans hésiter à remettre en question l’existant qui me pèse et ne me convient plus. Je me documente, je découvre des visions et des points de vue “autrement”.
Le burn-out, pour continuer sur cet exemple, peut amener celui qui le vit à cette démarche, à se questionner sur sa vie professionnelle, ce qu’il en attend, la place qu’elle prend dans sa vie, ses modes de fonctionnement et sa part de responsabilité dans la situation. Je sais que ce dernier point peut faire grincer des dents mais pourtant, voir et reconnaitre sa part de responsabilité dans une situation permet justement de débusquer un “dysfonctionnement” personnel (surinvestissement, porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes…) et de le modifier pour ne pas vivre à nouveau la même situation.
Et tout ceci indépendamment de l’environnement (l’entreprise) dans laquelle il travaille, qui elle ne se posera peut-être pas de question. Pour le moment du moins. Car le projet de loi sur le dialogue social, en cours de discussion à l’Assemblée Nationale, pourrait changer la donne. Ce projet propose, entre autre, d’inscrire le burn-out au tableau des maladies professionnelles, ce qui ferait dès lors peser la prise en charge financière de la maladie sur l’entreprise et non plus sur le régime générale de sécurité sociale. Les entreprises seront alors peut-être plus enclines à se questionner et à remettre vraiment en cause leur organisation de travail, leur type de management et la place accordée à l’humain dans leur structure.
Un facteur de créativité & développement
“C’est lorsque nous traversons les pires moments de notre vie, lorsque nous sommes profondément malheureux, déstabilises et malmenés, que nous vivons nos meilleurs instants. Car de tels moments dérangent nos habitudes, nous poussent à sortir de notre vie ordinaire, et c’est à ce moment là que nous commençons à marcher sur de nouvelles voies et à trouver des réponses authentiques” – Morgan Scott Peck
La crise a ceci de génial qu’elle permet de réinventer l’existant, d’être et de faire Autrement. En nous poussant hors des sentiers battus, elle nous oblige à remettre en route notre créativité et notre adaptabilité. Elle nous pousse à mobiliser toutes nos ressources, y compris celles que nous avons laissées dormir au fond d’un tiroir parce que nous n’en voyons pas l’utilité, parce que nous les avons oubliées ou parce qu’elles paraissaient “faire tâche” dans notre parcours de vie.
En plus de mobiliser l’existant et redécouvrir sa richesse, la crise nous amène à développer de nouvelles ressources et nous montrent combien nous sommes capables d’apprendre et de rebondir. Elle nous fait redécouvrir un potentiel de fou largement sous-utilisé.
Opportunité ou immobilisme : question de choix
La crise nous met face à des choix : entrer dans une lutte pour maintenir l’existant ou choisir de prendre de se renouveler et prendre des chemins de traverse, différents de la norme établie. A la croisée des chemins, les peurs et les croyances nous rattrapent très vite et peuvent rendre ce choix difficile. Ce qui peut aider alors?
- Choisir d’agir à mon niveau, là où je me sens capable d’agir maintenant
- Avancer pas à pas, petit à petit. En se disant que chaque pas est une expérience qui nourrit son changement
- Respecter ses besoins et ses envies, trouver l’équilibre entre les deux pour mieux construire son changement
- Ne pas hésiter à demander de l’aide et se faire accompagner de différentes manières pour y voir plus clair et prendre du recul
- Accepter le temps nécessaire, agir sans précipitation
- Ne pas attendre que les autres changent à notre place
“Le changement c’est maintenant”. Indiscutablement la réponse est oui. Mais il devient de plus en plus évident qu’il ne viendra pas d’en haut mais de la base 🙂 A chacun de nous de réinventer notre vie professionnelle, à notre niveau et à notre rythme. Ouvrons grands nos yeux, laissons parler notre créativité, notre potentiel et notre humanité. Sans nous faire happer par la morosité et la dramatisation ambiante qui peuvent vite nous plomber et nous dévier du chemin que nous avons choisi.
La route n’est pas simple tous les jours, je le sais, je chemine dessus depuis fin 2007 😉 . Mais je ne ferai pas demi-tour pour tout l’or du monde. Grâce à la crise, je suis chaque jour un peu plus heureuse, libre et en phase avec moi-même, les autres et mon environnement; un peu moins soumise à mes peurs, mes croyances et mes jugements. Grâce à la crise, j’explore des chemins sur lesquels je n’aurais jamais imaginé poser un pied.
Et l’autre bonne nouvelle, c’est de voir qu’avec un peu d’entrainement, une dynamique du changement se met en place. Ce qui hier paraissait difficile voir impossible n’est plus qu’un souvenir. D’autres défis se présentent et les expériences précédentes donne la force, la confiance et la foi pour les dépasser.
So don’t worry. Essayez “simplement” d’être heureux au jour le jour, indépendamment de ce qui se passe autour de vous, en actionnant pas à pas les changements nécessaires. Si chacun, à notre niveau et à notre rythme, avançons sur ce chemin, alors nous serons nombreux à pouvoir dire “merci la crise, tu m’as offert une superbe opportunité de changement”.
Bonjour Nathalie
Merci pour ce texte qui tombe à pic dans mon cheminement;-))
Merci Mila, bon cheminement et bon week-end (-;
Pareil. Merci à vous. Catherine
Merci Catherine, bon week-end (-;
Merci merci merci, une réalité, changeons ce que nous pouvons changer à nos niveaux, pas à pas. La pyramide sociale, humaine, professionnelle, individuelle retrouvera toute sa grandeur
Oui, faisons le pour nous et nous croiserons la route d’autres bâtisseurs qui apporteront leurs pierres aussi. Merci Marie Claire, bon week-end
Merci pour ce texte. Je me posais des questions ces derniers temps de savoir si j’avais fait le bon choix en devenant auto-entrepreneur, mais ton texte et la parole de gens que j’ai rencontré hier, m’ont fait comprendre que je devais continuer dans ce sens et dépasser mes peurs.
Bravo Anne et merci pour ton partage(-; Chaque fois qu’on doute et qu’on le dépasse, on se renforce. Bon week-end